27 août 2024
« Mon stage en France me donne une perspective complète » – Isabelle Martineau-Crète
Isabelle Martineau-Crète, doctorante du Bas-du-Saint-Laurent, revient d’un stage de recherche en France, à l’Université Toulouse-Jean-Jaurès. De mai à juillet, l’étudiante en psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières s’est familiarisée avec IRaMuTeQ, un logiciel d’analyse du discours développé à Toulouse. La psychoéducatrice estime son stage en France incontournable. En effet, ses nouveaux acquis permettront une analyse détaillée du stress scolaire chez les jeunes Québécois.
En tant que scientifique, pourquoi t’a-t-il paru nécessaire de faire un stage de recherche en psychologie du développement en France plutôt qu’au Québec ?
Isabelle Martineau-Crète – « J’ai 2 réponses. D’une part, c’était utile pour les avancées scientifiques. D’autre part, c’était pertinent pour les collaborations avec d’autres chercheurs.En ce qui concerne les avancées scientifiques, ce laboratoire-là s’intéressant beaucoup à la socialisation, j’ai pu cerner l’impact de la socialisation dans le stress scolaire et dans le développement des élèves.
Pour ce qui est des collaborations avec d’autres chercheurs, faire un stage en France m’a permis de rencontrer d’autres doctorants et d’autres professeurs. Établir des contacts est très important. D’ailleurs, on va collaborer pour la production d’un article sur les résultats obtenus durant mon stage de recherche. »
Qu’est-ce qu’IRaMuTeQ a de si particulier, par rapport à ce que tu connais au Québec, qu’il te fallait te familiariser avec ce logiciel à l’Université Toulouse, où on l’a développé ?
I.M.C. – « Ça, c’est une très bonne question.Parce qu’il fallait vraiment que je change de lunettes !
Ici, on utilise souvent l’analyse thématique, avec différents logiciels, dont NVivo, qui est assez connu. On ressort les thèmes d’un discours par rapport à des questions ou des théories sur lesquelles on interroge les sujets.
Tandis qu’IRaMuTeQ nous sort des résultats. C’est-à-dire qu’IRaMuTeQ catégorise les éléments du discours. Ensuite, nous établissons des liens pour comprendre les résultats de cette catégorisation.
Ça permet de faire émerger les idées de manière différente qu’avec l’analyse thématique. Ça donne une autre perspective. On ne pourrait pas avoir ce type de résultats avec la seule analyse thématique.
IRaMuTeQ et les logiciels comme NVivo sont 2 choses différentes et toutes 2 utiles. On les utilise différemment selon l’objectif de la recherche : soit faire ressortir les thèmes d’un discours – ce que fait NVivo – ; soit faire ressortir la façon dont les personnes parlent du thème proposé – ce que fait IRaMuTeQ.
Et ce qui est bien, c’est qu’on peut ensuite croiser les résultats obtenus avec chaque logiciel. Mixer les 2 méthodes permet d’affiner et d’approfondir nos connaissances. »
Comment est-ce que cette expertise développée par l’Université Toulouse-Jean-Jaurès peut répondre aux besoins d’adolescents québécois souffrant de stress scolaire ?
I.M.C. – « Qu’ils soient Français ou Québécois, les adolescents fréquentent des établissements scolaires. Ils sont sujets à vivre du stress scolaire. Les systèmes scolaires sont différents, mais cela a enrichi ma recherche.Le logiciel IRaMuTeQ permet de sortir de notre bulle de chercheur et d’avoir de nouvelles données sur le stress scolaire. Ça permet de comprendre ce que les élèves veulent nous dire de leurs réalités. Ça apporte une richesse à l’analyse, une globalité et une approche intégrative. »
Qu’est-ce que ces nouveaux acquis et compétences apportent à ta pratique professionnelle auprès des jeunes Québécois souffrant de stress scolaire ?
I. M. C. – « D’un point de vue clinique, en connaissant mieux les influences et les sources de stress, je pourrai mieux intervenir auprès d’eux. Je pourrai mieux les sensibiliser. Je pourrai sensibiliser les acteurs autour des jeunes, dont les parents, les membres du personnel scolaire – direction et enseignants.Maintenant, en tant que future professeure à l’université et au cégep, je souhaite partager mes connaissances avec les étudiants. Je veux influencer les intervenants appelés à s’occuper des jeunes.
Puis, en tant que chercheuse, j’espère pouvoir faire connaître IRaMuTeQ au Québec, pour montrer qu’on peut obtenir de nouveaux résultats, avec des méthodes variées, pour une meilleure réponse. »
Propos recueillis par Nadège Célestin
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Comme Isabelle Martineau-Crète, tu peux effectuer un stage de recherche en France.
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