18 juillet 2024
Parfaire sa formation universitaire en dermatologie au Cambodge
Flavie Roy, étudiante en dermatologie à l’Université de Montréal a été sélectionnée par l’organisation Health Volunteers Overseas (HVO) pour réaliser du 6 au 24 mai 2024 un stage pratique à Phnom Penh au Cambodge. Son projet comprenait un volet clinique où elle a pris part, sous la supervision des équipes locales, aux activités de dermatologie de l’hôpital Preah Kossomak. Il comprenait également un volet éducatif où elle a prodigué des cours de dermatologie aux étudiants en médecine cambodgiens. Elle a aussi participé à des discussions interdisciplinaires et pu contribuer au développement de la capacité de recherche du centre.
Peux-tu nous parler du projet auquel tu as participé avec LOJIQ ?
Flavie Roy – « Dans le cadre de mon programme de résidence en dermatologie à l’Université de Montréal, j’ai eu l’opportunité de mettre sur pied un projet en santé globale. Le volet immersif de ce projet s’est déroulé au Cambodge en partenariat avec l’organisme Health Volunteers Overseas (HVO). C’est un organisme à but non lucratif qui vise à améliorer l’accessibilité et la qualité des soins de santé grâce à l’éducation et à la formation du personnel médical dans les pays à ressources limitées.J’ai eu le privilège de participer à un projet basé à Phnom Penh, la capitale du Cambodge. Le matin, je participais aux cliniques de dermatologie avec l’équipe de l’hôpital Preah Kossamak. L’après-midi, j’enseignais les bases de la dermatologie aux étudiants en médecine cambodgiens à travers des cours magistraux et des quiz interactifs. Lors des consultations, j’ai découvert les différentes approches de traitement ainsi que les stratégies utilisées au Cambodge pour surmonter les défis d’accès aux soins. Les discussions de cas cliniques avec les médecins locaux et les autres volontaires HVO étaient l’occasion de partager nos connaissances et nos pratiques respectives. »
Pourquoi as-tu voulu participer à ce projet et qu’est-ce qui a contribué à faire appel à notre organisme ?
F.R. – « Ce projet en santé globale allait me permettre de contribuer à une organisation internationale tout en me permettant d’acquérir des compétences pour m’aider à mieux servir ma propre communauté dans le futur. Les initiatives d’HVO fondées sur les valeurs de durabilité, d’équité, de responsabilité et d’innovation m’ont grandement interpellée. J’ai tout de suite été séduite par leur philosophie : chacun de leurs projets étant adaptés aux besoins locaux des différentes communautés desservies. Forte de son expérience internationale, LOJIQ a été un réel atout dans la préparation, la planification et le financement de mon projet en santé globale. »Qu’avais-tu en tête avant d’arriver à Phnom Penh au Cambodge et avant le début de ton stage ?
F.R. – « Il est difficile de se faire des attentes précises avant de se lancer dans ce genre d’expérience. Jusqu’à la toute première journée à l’hôpital, je n’avais qu’une idée vague du déroulement des prochaines semaines. La perte de ses repères peut être déstabilisante, mais je pense qu’il faut oser se lancer! Je crois que ce sont les imprévus rencontrés en cours de route qui nous font sortir de notre zone de confort et développer notre capacité d’adaptation. C’est définitivement dans cette zone que toute la magie s’opère!Avant d’arriver à Phnom Penh, je croyais que la barrière de la langue serait un défi majeur dans mes interactions. J’ai été agréablement surprise par la maîtrise de l’anglais de l’équipe locale. Certains étudiants avaient même appris le français, le pays ayant été une ancienne colonie française. Pendant les cliniques, il y avait toujours un étudiant qui prenait l’initiative de me traduire en direct les conversations des patients avec l’équipe. J’ai énormément apprécié leur gentillesse et leur ouverture : nous avons rapidement créé des liens solides. »
Peux-tu nous parler un peu de ce que tu as vécu durant cette expérience ?
F.R. – « À Phnom Penh, la vie était à la fois similaire et très différente de la nôtre. Il fallait se rendre à l’hôpital en tuktuk en traversant un labyrinthe de ruelles agitées. Ces simples balades ont plusieurs fois été, à elles seules, l’occasion de faire des rencontres enrichissantes. J’ai même eu la surprise de tomber sur un chauffeur d’origine cambodgienne ayant grandi dans le quartier Saint-Michel à Montréal-Nord!Le Cambodge est effectivement un superbe pays qui se relève encore aujourd’hui d’un passé tragique. C’est un pays qui a connu un développement rapide dans les dernières années, la pauvreté ayant été réduite de moitié en l’espace de 10 ans. Cependant, dans le contexte où près de 20 % des employés gagnaient moins de $2.15USD/jour en 2023, l’accès aux soins de santé demeure un enjeu de taille. Le coût d’entrée de $10 pour une consultation en dermatologie demeurait souvent inaccessible. Toutefois, grâce à la générosité du personnel de l’équipe, les plus démunis pouvaient parfois bénéficier d’une consultation gratuite.
Les cliniques de dermatologie étaient passionnantes et offraient une belle exposition aux maladies tropicales. De plus, j’ai pu contribuer à aider dans l’enseignement aux résidents juniors et aux étudiants en médecine pendant le déroulement des consultations. Leur enthousiasme et leur réceptivité ont été une grande source de motivation tout au long de mon projet. »
Quel a été le moment le plus marquant de ton séjour ?
F.V. – « Le moment le plus marquant de mon séjour a été la rencontre avec les équipes locales et les étudiants cambodgiens. Leur authenticité et leur bienveillance auront grandement marqué mon expérience à l’hôpital. À l’extérieur du cadre professionnel, un moment inoubliable a été une sortie en bateau sur le fleuve Mékong au coucher de soleil avec certaines étudiantes à qui j’avais eu la chance d’enseigner durant mon séjour. »Cette expérience va-t-elle affecter ton parcours personnel et professionnel, et quelles retombées anticipes-tu de ta participation à cette expérience de mobilité étudiante ?
F.V. – « Cette expérience va certainement affecter mon parcours personnel et professionnel. Le dévouement des équipes locales aux patients vulnérables et leur expertise clinique ont été une grande source d’inspiration pour ma pratique en plus de contribuer à forger ma vision du monde.Je prévois également publier un article scientifique dans le domaine de l’éducation médicale à l’aide de données collectées sous forme de questionnaires auprès des étudiants ayant assisté à mes cours. J’espère que les résultats de cette étude contribueront à améliorer l’enseignement en dermatologie et qu’ils permettront de démontrer l’impact positif de telles initiatives auprès des jeunes. »
As-tu pu établir des liens importants pour l’avenir ?
F.V. – « Oui, absolument! Cette expérience m’a permis de développer les outils et les contacts essentiels pour réaliser ce projet qui me tenait à cœur. À la fin de formation spécialisée en dermatologie, je considère fortement la possibilité de retourner au Cambodge pour répéter l’expérience et contribuer à la perpétuité du projet HVO. Cette expérience a aussi renforcé mon engagement à améliorer l’accès aux soins dermatologiques aux patients des communautés éloignées du Québec. »
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