20 avril 2023
Témoignage d’Alexandre Lefebvre, participant au Festival International Music & Cinema
Du 27 mars au 1er avril derniers LOJIQ a soutenu, à travers son programme Développement de carrière, la participation d’Alexandre Lefebvre, jeune réalisateur et scénariste québécois au Festival International Music & Cinema à Marseille (MCM).
Créé en 1999, le Festival International Music & Cinema à Marseille est aujourd’hui reconnu par les spécialistes du milieu comme un incontournable dans le domaine de la composition musicale pour l’image. 250 films y sont présentés et 500 professionnelles et professionnels y sont les bienvenu·es. Il rejoint également plus de 25 000 spectatrices et spectateurs. Un des objectifs de ce festival est le jumelage entre les spécialistes du son et de l’image afin de créer ultimement un arrimage sur un projet concret.
Suite à son expérience au festival, Alexandre a tenu à partager son appréciation de l’événement et faire part de sa gratitude envers LOJIQ pour son soutien.
LOJIQ : Peux-tu nous parler de toi et de ton entreprise ou projet?
AL : Je m’appelle Alexandre Lefebvre et je suis un réalisateur et scénariste de film qui valse entre le documentaire et la fiction. J’ai signé la réalisation de 4 courts-métrages ainsi qu’un moyen-métrage télévisuel pour Radio-Canada et je suis actuellement dans l’écriture de mon premier long-métrage de fiction. Intéressé par les questionnements identitaires et ses fuites, ma cinématographie s’articule autour de personnages bruts qui tentent de naviguer dans un univers rempli de tragédies quotidiennes.
J’ai fait appel au soutien de LOJIQ dans le cadre du développement de mon prochain court-métrage Chez nous, icitte produit par La Créative Films et qui sera tourné l’hiver prochain. En quelques mots, ce film c’est sur Pierre, qui, réalisant qu’il ne pourra pas payer son hypothèque, doit assumer une décision crève-cœur : expulser Micheline sa locataire (et amie) en défaut de paiement. Chez nous, icitte c’est un film sur la dignité humaine, mais surtout, sur une détresse partagée au goût amer de duplex.
LOJIQ : Comment as-tu entendu parler de notre organisme et pourquoi as-tu choisi de faire appel à notre équipe ?
AL : J’ai entendu parler de LOJIQ principalement par l’entremise d’autres cinéastes qui avaient eu la chance d’avoir votre soutien pour leur projet respectif. Lorsqu’on commence dans le milieu, on n’a pas toujours idée des organismes qui existent et qui sont là pour nous soutenir dans nos débuts de carrières. Commencer en cinéma, ça coûte cher. J’ai appris à la dure, mais au fil des projets on apprend et on comprend un peu mieux l’écosystème et ceux qui sont là pour nous offrir un soutien dans nos projets. Il ne faut pas avoir peur de chercher et de demander aux autres comment ils se sont pris pour en arriver où ils sont.
LOJIQ : Est-ce que c’était ta première expérience avec nous?
AL : C’est en effet la première fois que je collabore avec vous. Je connaissais votre existence, mais je n’avais jamais encore eu la chance de vous contacter. Il y a aussi étrangement une partie de moi qui pensais que certains festivals n’étaient pas assez gros pour demander votre support de déplacement.
LOJIQ : Peux-tu nous parler de ton expérience?
AL : L’expérience a été absolument géniale. Je crois que ce qui ajoute à cela c’est que ma participation à cet atelier à Marseille est arrivée un peu sur un coup de tête tout comme votre support qui était inespéré. J’ai été accepté à cet atelier de maillage avec des compositeurs de la francophonie et en moins d’une semaine et demie, j’ai reçu le go de votre part. Pour être tout à fait honnête, sans votre soutien, j’aurais décliné ma participation à cet atelier à Marseille. Même si je suis conscient comment les différentes rencontres avec les compositeurs, l’écoute des maquettes qu’ils ont créées sur mon scénario de Chez nous icitte et ma compréhension du monde de la composition musicale a fait évoluer ma pratique à ma vision de la réalisation, je ne me serais pas permis financièrement cette semaine au Festival Music & Cinema. La fluidité et la simplicité de l’acceptation de ma candidature à l’atelier, au soutien de LOJIQ jusqu’à ma participation a rendu l’expérience si naturelle et j’en ressors clairement plus outillé dans ma pratique.
LOJIQ : Quels ont été les moments les plus inspirants et marquants de ton expérience à cet événement?
AL : Un moment marquant de cette expérience pour moi est vraiment l’écoute des différentes maquettes que 6 compositeurs ont créées en amont de ma présence au festival. Ils ont composé leurs maquettes simplement à la lecture de mon scénario et de mes intentions. Assis dans le Conservatoire de Marseille à écouter de la musique et l’interprétation qu’on fait d’autres gens d’une histoire que j’ai écrite, c’est une expérience artistique et humaine assez puissante. En parler par la suite avec eux et être confronté à ses propres intentions l’est tout autant. C’est quelque chose que je n’aurais pas considéré faire si ce n’était de cet atelier organisé par le MCM, mais maintenant, il est clair que je veux travailler la musique de mes futurs projets avant le tournage. Ça oblige à vraiment asseoir l’atmosphère désirée du film.
LOJIQ : Envisages-tu de réaliser d’autres projets avec notre soutien?
AL : J’aimerais définitivement avoir la chance de réaliser d’autres projets avec LOJIQ. La facilité d’accès à ce soutien m’épate encore. Se déplacer avec ses films n’est pas quelque chose de banal. C’est important de créer des liens artistiques, mais aussi de se confronter à d’autres cultures et d’autres visions de notre art. Voyager avec ses projets est pour moi la concrétisation de ce qu’on fait, mais ce n’est en effet pas toujours viable financièrement. Aussi longtemps que je vais pouvoir bénéficier de votre soutien, je le ferai.
LOJIQ : Que dirais-tu à des jeunes qui pensent nous approcher pour leur projet?
AL : Un peu comme mentionner juste au-dessus, c’est essentiel de se créer un réseau et de vrais liens humains avec des programmateurs et d’autres artistes. C’est même paradoxalement parfois en sortant du Québec dans des festivals internationaux qu’on finit par créer des liens plus forts avec des gens de l’industrie du Québec qui se sont également déplacés. On travaille fort sur nos projets. C’est important de pouvoir les suivre pour les voir et rayonner à leur côté.
Propos recueillis par Helen Steiman
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