Jessica Dufour, poète multitâche originaire de Québec, mène des projets artistiques divers, alternant et combinant écriture, photographie, numérique et performance. Elle a été soutenue par LOJIQ pour participer à la 12e édition du Festival international de Poésie, de Conte et d’Art plastique de Ndey-Ane au Sénégal qui s’est tenu du 6 au 9 février 2025. C’est sous la recommandation de la poète canadienne Nora Atalla, invitée d’honneur dans le cadre d’une résidence d’écriture d’un mois, que Jessica a participé au festival en tant que poète de la relève.

Témoignage

Sous la recommandation de la poète canadienne Nora Atalla, invitée d’honneur, j’ai participé à la 12e édition du Festival International de Poésie, de Conte et d’Art Plastique de Ndey-Ane en février 2025. Nous avons pris part à un panel devant des lycéen·nes, donné un atelier de création aux enfants à la bibliothèque commune, puis lu des poèmes aux gens dans les rues et les commerces ainsi que sur la plage. J’ai profité de ce premier voyage en Afrique pour m’imprégner de sa réalité et nuancer l’idée que je m’en faisais. J’ai visité la Réserve naturelle de Popenguine, mise sur pied par une communauté de femmes en collaboration avec le gouvernement, ainsi que le jardin ethnobotanique de Dakar, cherchant à capter la nature en l’humanité comme dans tous mes projets.

En habitant au cœur de la commune de Popenguine, Nora et moi avons pu échanger avec les gens au hasard de nos promenades et de nos arrêts dans les cafés locaux. De ce séjour de 10 jours, je retiens en particulier la profondeur des discussions qu’on peut avoir avec des inconnu·es, l’esprit de communauté, la philosophie d’accueillir ce que chaque jour amène. J’y ai découvert un village côtier vers lequel différentes origines, fois, conditions, opinions et aspirations convergent et où elles cohabitent. J’y ai également constaté la montée des eaux, qui a rongé, au fil des marées, une ligne de maisons ayant dû être abandonnées.

Mon appareil argentique et mon carnet en main, j’ai pris des dizaines de photos, puis noté des citations et des impressions. Je m’y replongerai pour fabriquer un petit livre artisanal qui pourra être distribué en librairie ou commandé. J’en ferai bien sûr parvenir quelques exemplaires aux personnes qui m’ont si chaleureusement accueillie au Sénégal.

Grâce à Nora Atalla, aux organisateurs ainsi qu’au soutien de LOJIQ et du Conseil des arts et des lettres du Québec, j’ai pu mesurer l’héritage de Senghor sur place, tissant des liens avec des poètes et des gens du Sénégal et de France, qui donneront lieu à de futurs collaborations – Inshallah, comme on dit souvent là-bas !

En plus de nos propres livres, Nora et moi transportions avec nous plus de 200 recueils de poésie québécoise et franco-canadienne – don des éditeurs au centre culturel de la commune. Comme mes valises étaient délestées de ce poids au retour, je suis passée en librairie pour ramener avec moi une dizaine de romans et de recueils sénégalais, à découvrir et à savourer pour poursuivre ma découverte de cette culture (et du wolof).

En espérant que ce voyage à l’international en tant que poète soit le premier d’une série d’expériences humaines et artistiques enrichissantes, inspirantes et fructueuses.

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