Dans le cadre de la campagne annuelle des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes au Québec, l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) a organisé une mission transatlantique pour encourager la collaboration et le partage de pratiques entre jeunes professionnelles de France et du Québec engagées dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Du 25 au 29 novembre, 13 jeunes professionnelles françaises, accompagnées par les chargées de projets Eve Line Lafond (Québec) et Éléonore Saumier (France), se sont rendues à Montréal pour rencontrer des acteurs locaux œuvrant dans la prévention et l’accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles.

La secrétaire générale de l’OFQJ-Québec, Hélène Drainville, a accueilli la délégation le lundi 25 novembre. Elle a souligné que « leur présence illustre la force de l’engagement et de la solidarité qui nous unissent, de part et d’autre de l’Atlantique, dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. […] Les défis liés à la prévention, à l’accompagnement des victimes et à la justice dans ce domaine sont immenses. Mais ils ne connaissent ni frontières ni cultures. Cette initiative unique offre une occasion précieuse d’échanger, de comparer nos approches et de partager nos expertises pour bâtir ensemble des réponses plus inclusives, plus efficaces, et surtout plus humaines face à ces violences. »

À la rencontre d’acteurs publics et d’organisations locales pour renforcer la coopération et sensibiliser la jeunesse

Lundi 25 novembre en après-midi, la délégation a rencontré le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS). L’organisme se consacre à favoriser l’échange d’expertises entre ses centres membres, à soutenir la recherche de solutions pour enrayer les agressions à caractère sexuel et à assurer le développement de services d’intervention féministe intersectionnel pour les femmes et les filles.

Les membres de la cohorte ont ensuite été accueillies par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violences conjugales dont la mission est de contribuer à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale.

Mardi 26 novembre, les visites se sont enchaînées à Montréal. Les participantes ont rencontré:

  • Juripop, organisme à but-non lucratif dédié à l’amélioration de l’accessibilité à la justice pour toutes et tous. Les échanges ont porté sur les violences conjugales et post-séparation, ainsi que sur la fatigue de compassion et le traumatisme vicariant,
  • La rue des Femmes, institut de santé relationnel qui aide les femmes en état d’itinérance.

Pour conclure la journée, une visite thématique “Ces femmes qui ont façonné Montréal” a été organisée avec Guidatour.

Mercredi 27 novembre, au matin, la délégation était attendue à la Fondation Marie-Vincent qui soutient les enfants et les adolescent·es victimes de violence.

Pour le dîner, la Consule générale de France à Montréal, Marie Lapierre, a eu le plaisir d’accueillir la délégation française à la Résidence de France.

Les activités se sont poursuivies à l’Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI–PSH), un organisme offrant des programmes et services, visant l’élimination de toute forme de violence et de discrimination envers les personnes en situation de handicap (PSH) de tous âges, de tous genres et de toutes origines ethnoculturelles.

Jeudi 28 novembre, le tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale ainsi que le service Côté Cour de la Cour municipale de Montréal ont reçu la délégation au Palais de Justice de Montréal. Une table ronde sur la justice réparatrice a également été organisée avec le précieux apport d’intervenantes du Centre de services de justice réparatrice (CSJR), d’Equijustice et de Femmes autochtones du Québec. La journée s’est terminée avec une activité de réseautage avec les partenaires de l’OFQJ.

Vendredi 29 novembre, la mission s’est achevée avec une visite au Service de police de la Ville de Montréal – SPVM pour un échange avec les sections agressions sexuelles, exploitation sexuelle, violences conjugales, et équité, diversité et inclusion afin d’échanger sur les pratiques de ces services.

Ces regards croisés se poursuivront en France en mars 2025 par l’accueil d’une délégation du Québec à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Profil des 13 participantes françaises

Sarah Aissaoui : Cheffe de projet à la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF)
Nelly Bertrand : Secrétaire générale du Syndicat de la magistrature
Déborah Caicedo Agudelo : Coordinatrice de l’antenne sud-est de l’Institut français pour la Justice restaurative
Aurelia Campagna : Avocate auprès de la cour de Bastia et Présidente du CDIFF de Haute Corse
Camille Cantet : Gendarme placée au sein d’une Maison de Protection des Familles
Crystal Clocheau : Thérapeute Spécialisée en Psycho traumatologie, association Tu n’es pas seul· e
Léa Dercourt : Assistante de service sociale et formatrice, association Médée
Claire De Sousa Reis : Militante dans le domaine de l’éducation populaire, ancienne déléguée générale d’Engagé·e·s et Déterminé·e·s
Charlotte Leon : Intervenante Sociale en gendarmerie – aide aux victimes (Polynésie Française)
Jeanne Oudin : Coordonnatrice Ile-de-France de l’Union Régionale Solidarité Femmes (14 associations membres)
Laure Raynal : Psychologue – psychothérapeute spécialisée en psycho traumatologie et en suicidologie, association Elle’s imagine’nt
Louise Simonot : Écoutante au Collectif féministe contre le viol
Auriane Villemont : Juge placée près de la cour d’appel de Caen, déléguée aux fonctions de juge des enfants

EN SAVOIR +

Ce projet répond à l’une des recommandations exprimé en avril dernier par les premiers ministres français et québécois lors de la Rencontre alternée des premiers ministres (RAPM) : favoriser les échanges et le partage d’expertise au sein de groupe de travail franco-québécois sur les bonnes pratiques à mettre en place en matière de la lutte contre la violence faite aux femmes y compris les violences sexuelles, la violence conjugale et la violence familiale, notamment en matière de prévention de la récidive et de prise en charge des auteurs, en valorisant les instruments juridiques internationaux déjà existants.

L’organisation de ces regards croisés franco-québécois sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles s’inscrit dans le cadre du volet Action citoyenne du programme Engagement citoyen de LOJIQ.

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