Julien-Pierre Houle revient d’un stage de recherche en informatique quantique, à Grenoble. Entre janvier et avril, au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives – CEA –, le bachelier en physique quantique de l’Université de Sherbrooke a cherché « des choses » sans savoir s’il les obtiendrait. Cependant, il a trouvé dans sa mobilité étudiante en France ce qui participe à son devenir de chercheur scientifique.

Qu’est-ce qui t’a fait choisir Grenoble pour développer ton savoir et tes compétences de chercheur en herbe ?
Julien-Pierre Houle – « Grenoble a un grand pôle de recherche dédié à la physique quantique. Je connaissais déjà le chercheur avec qui je voulais travailler – Xavier Waintal –, et qui est devenu mon superviseur. Je l’avais déjà rencontré à une conférence qu’il a faite au Canada. Tout ça s’alignait avec mon objectif de faire de la recherche en physique quantique dans le futur. »

Quelles contributions as-tu pu apporter au développement de la science et de l’informatique quantiques ?
J.-P. H. – « C’est vrai que j’ai cet intérêt de contribuer à la recherche. Dans le cadre de mon stage, j’ai pu aider un projet qui a pour objectif le développement du domaine quantique. Ce serait prétentieux de dire qu’en tant que stagiaire j’ai développé des projets révolutionnaires ! Mais, est-ce que c’est une ambition ? Tout à fait. Au niveau du bac, ce qui nous est possible de faire, c’est de collaborer avec des étudiants de la maîtrise ou du doctorat. Pour les chercheurs, c’est une façon de former la relève. Et cette expérience-là fait partie du processus d’apprentissage et de mon développement de chercheur. Savoir à quoi ressemble un laboratoire de recherche, comment se fait la recherche, essayer des choses sans savoir si on va obtenir ce qu’on cherche à obtenir… tout ça participe à pouvoir faire des innovations par la suite. Quand on fait de la recherche, on essaie des choses, on cherche sans savoir si on va obtenir ce qu’on cherche à obtenir. C’est le principe de la recherche. »

Image du site www.lojiq.org

Le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, à Grenoble

Comment expliques-tu aux non-initiés de la science quantique ce que ton expérience apporte au développement du Québec ?  
J.-P. H. – « La physique quantique, c’est une branche scientifique qui est très large. Moi, je m’intéresse à la simulation de systèmes de mécanique quantique pour les appliquer à l’informatique. Mon stage portait sur l’étude des réseaux de tenseurs dans un contexte de chimie quantique. Il s’agit d’une méthode numérique pouvant simuler de manière classique des systèmes quantique avec une très grande efficacité.

Ces méthodes peuvent d’ailleurs être utilisées pour étudier comment développer des ordinateurs quantiques ou encore faire des calculs équivalents à ce que les ordinateurs quantiques pourraient faire.

Les applications de ces méthodes sont très variées et celles-ci montrent déjà des résultats très prometteurs dans le domaine. Il s’agit d’une technologie à laquelle plusieurs chercheurs au Québec s’intéressent. »

Quelle importance occupe ta mobilité étudiante en France dans le développement de tes compétences de jeune chercheur ?
J.-P. H. – « Pour que les jeunes développent leurs compétences dans quelque domaine professionnel que ce soit, une expérience à l’international est importante. Pour faire rayonner le Québec localement ou à l’international, notamment dans le domaine scientifique, ça passe par les échanges avec les autres pays. La recherche passe par la collaboration. Il n’y a personne qui fait ça tout seul dans son coin ! Il y a plusieurs collaborations entre le Québec et la France. Et je pense que c’est un avantage de pouvoir vivre ce type d’expérience complémentaire à la formation. Ça permet aussi de voir comment ça se passe ailleurs dans le monde, peu importe le sujet auquel on s’intéresse. »

Propos recueillis par Nadège Célestin

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