21 août 2024
« En France, j’ai développé sérénité et autonomie » – Émilie Martin
Émilie Martin a enfin goûté à la sérénité au travail. Son stage en techniques équines en France lui a appris un rythme différent. Du 8 juin au 7 juillet, dans le cadre idyllique de la Ferme équestre du Lycée agricole Mancy, à Lons-Le-Saulnier, l’étudiante de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec – ITAQ -, à La Pocatière, s’est libérée de son stress habituel. La Mirabelloise a pu gagner en compétences et en autonomie.
Tu dis avoir découvert une nouvelle façon de voir la vie, le travail et ta future carrière après des chevaux durant ton stage en France. Qu’as-tu découvert de différent là-bas que tu ne connaissais pas au Québec ?
Émilie Martin – « Les gens avec qui j’étais sont sur un rythme de travail complètement différent du nôtre. Ça m’a fait du bien. Ils n’ont pas d’heure limite pour finir le travail. Ils prennent leur temps pour accomplir leurs tâches. J’ai vraiment apprécié ce rythme de vie. Ça m’a fait réfléchir sur mon envie de travailler dans des horaires de 8 à 5…
Je me rends compte que ce qui me stresse dans la vie, c’est la routine, être coincée par le temps. Là-bas, ils prennent beaucoup de pauses. Ici, entre 8 h et 17 h, souvent, on ne prend même pas de pause, on oublie de manger… Ce nouveau rythme m’a beaucoup aidée par rapport à mon anxiété. Contrairement à ce que je pensais en allant là-bas, je n’ai pas connu de stress.
Et puis, pour moi qui aime beaucoup les soins, on en a fait beaucoup sur les chevaux, comme des échographies des juments. On a pris soin des plaies des chevaux qui s’étaient blessés dehors… »
En quoi est-ce nouveau par rapport à tes études à l’ITAQ ?
E.M. – « À l’école, on fait beaucoup de soins fictifs. En France, on soignait des grosses plaies, et c’était réel. À l’école, on fait des sorties, mais on pratique souvent des bandages sur des pattes qui n’en ont pas besoin. Alors que là-bas, c’était du concret. »
Qu’est-ce que ces nouveautés et ces différences changent dans ta manière de vivre le travail, maintenant que tu es de retour au Québec ?
E.M. – « Je me sens plus autonome depuis mon stage en France. La Ferme équestre Mancy s’étend sur de grands champs, et il y a plus de 250 chevaux. Beaucoup sont dans les champs. Et le matin, on nous laissait l’écurie, à moi et mes 2 collègues québécoises qui ont aussi participé au stage. On s’occupait de tous les chevaux, rien qu’à nous trois ! On gérait de A à Z : l’alimentation, l’entretien des boxes, les soins… À l’ITAQ, on fait le même travail, mais on est dix.
Ce stage m’a permis de voir que c’est très important d’éviter le stress quand on travaille avec les chevaux. C’est important d’aller doucement et d’être à leur écoute, car ce sont des êtres vivants. Ici, on a tendance à vouloir aller trop vite. Ça nuit notre relation avec eux. »
Durant ce stage en France, qu’est-ce qui a été le plus formateur pour ton développement d’étudiante, ton développement professionnel et personnel ?
E.M. – « En tant qu’étudiante, j’ai appris de nouvelles méthodes d’enseignement. Ne serait-ce que la monte de cheval, par exemple. Puis, j’ai appris plein de gestes qui permettent de s’économiser et de prévenir les blessures au dos. C’est important quand on commence à travailler jeune dans ce métier.
En reprenant mes activités au Québec, je me rends compte que j’ai gardé des ‘’ plis ’’ de la France… ! J’avais oublié comment on fait certaines choses ici. Ce doit être parce que ce que j’ai appris à Mancy, c’était de bonnes méthodes.
Entre autres choses qui m’ont marquée, il y a l’utilisation du cheval pour brouter l’herbe au lieu que ce soit l’humain qui tonde les grands espaces. Il me semble que l’approche est plus naturelle. Par exemple, dans les écuries, il y a des puits de lumière au lieu d’avoir des lumières.
Sur le plan personnel, du fait que je n’ai pas ressenti de stress, j’ai beaucoup appris sur moi. J’ai appris à vivre au jour le jour, à ne pas penser au lendemain. C’est incroyable, mon stress a vraiment disparu tout le temps que j’étais là-bas. J’ai vraiment apprécié ça. Je me sentais bien.
Et, sur le plan professionnel, j’ai appris beaucoup de méthodes de soins ainsi que sur les médicaments, notamment en côtoyant une vétérinaire qui était souvent présente. Elle m’a appris plein de choses que je ne connaissais pas.
Vraiment, je vivais le rêve. Je me pinçais en me disant, ça ne se peut pas que je sois là ! Je suis vraiment reconnaissante de ce que j’ai vécu. »
Propos recueillis par Nadège Célestin
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Le stage pédagogique d’Émilie Martin en techniques équines à la Ferme Mancy, en France, a reçu le soutien de l’OFQJ Québec dans le cadre de son programme Mobilité étudiante.
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