L’émission Dans l’œil du dragon raconté par d’anciens participants LOJIQ 

L’émission Dans l’oeil du dragon, inspirée de la franchise internationale Dragon’s Den, a sa propre version québécoise depuis 2012. Attirant des entrepreneurs de partout à travers la province, elle met de l’avant les meilleures initiatives, leur permettant de présenter leur pitch aux dragons sur place qui sont prêts à investir des milliers de dollars. À condition, bien sûr, de les convaincre !

Pour les participants, dont une préparation rigoureuse est de mise afin de savoir affronter les questions et les éventuelles critiques des dragons qui peuvent se montrer impitoyables, l’expérience peut être tant stressante que lucrative. En plus des possibles collaborations, la visibilité de l’émission permet aux entreprises les mieux perçues par le public de bénéficier du fameux “effet dragon”.

• En quoi est-ce que cela consiste ?
• Quelles sont les retombées d’un passage à l’émission ?
• Comment ça se passe, par la suite?

Si vous vous êtes déjà posé ces questions, cet article est pour vous : nous les avons posées à des entreprises québécoises et dirigées par des anciens participants LOJIQ qui ont vécu l’expérience et qui ont eu la gentillesse de nous la partager.

 Originaires de la ville de Québec, Andrée-Ann Adam et Jean-Philippe Côté gèrent l’entreprise Animora, spécialisée dans la fabrication d’un gel dentaire aux canneberges pour les chats et les chiens. Ayant fondé leur entreprise en 2018, ils étaient encore au début de la commercialisation de leur produit lors de leur passage à l’émission, tournée en février 2019 et diffusée en mai de la même année.

Propriétaire de l’entreprise familiale Combia Cold Brew et originaire de Ste-Hyacinthe, Lorena Meneses propose une gamme de produits de café infusé à froid 100 % naturel, avec aucun intermédiaire entre le café cueilli en Colombie et commercialisé au Canada. Fondé la même année qu’Animora, ils étaient eux aussi au tout début de la commercialisation de leur produit lors de leur passage à l’émission.

L’inscription se faisant via un formulaire en ligne à l’automne, il faut savoir qu’il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Un processus de sélection rigoureux comportant plusieurs étapes s’impose. Triage, entrevues, auditions… il faut s’accrocher ! Et, même si on réussit à se rendre jusqu’au tournage, il n’y a aucune garantie de diffusion.

Pour se préparer au passage, il est conseillé de regarder d’anciennes émissions pour s’inspirer des questions posées. Avec de la chance, on peut aussi bénéficier des conseils de quelqu’un qu’on connaît qui est déjà passé à l’émission. Cependant, mis à part une présence «mimée» devant les dragons, la préparation est minime : on ne peut pas savoir à l’avance les questions qui seront posées, et les dragons n’ont aucune possibilité de voir les candidats et d’aller chercher des informations sur les entreprises avant leur arrivée sur le plateau : tout se fait sur le vif ! Une recherchiste agit quand même comme accompagnatrice et personne-ressource tout au long du processus, de la sélection jusqu’au passage devant les caméras.

Au final, la seule manière d’être vraiment préparé, c’est de connaître son entreprise comme sa poche et d’être prêt à se faire mettre au défi.

L’équipe de tournage, qu’on ne voit pas lorsqu’on regarde l’émission, aide à mettre les participants à l’aise. Les huit caméras qui filment le passage devant les dragons sont cachées des participants, ce qui retire un stress considérable, et ils contribuent à ce que l’expérience se déroule au mieux.

En plus du stress de préparer le passage à l’émission, qui, de l’inscription au tournage, dure environ quatre mois, il y a celui de savoir ce qui aura été retenu au montage. Pour un tournage de près d’une heure, la diffusion ne durera pas plus de 15-20 minutes. Quels éléments auront été mis de l’avant ? Les entrepreneurs l’apprennent en même temps que tout le monde, lorsque l’émission est diffusée, soit quelques mois plus tard. Par chance, pour nos deux entreprises interviewées, la surprise a été bonne : en plus d’un partenariat conclu avec les dragons, leur produit a été apprécié et présenté de manière très valorisante.

Il faut noter que, bien que des partenariats soient parfois conclus avec les dragons pendant l’émission, ceux-ci ne se concrétisent pas toujours. Aucun contrat n’est signé, c’est plutôt un échange de contacts, et rien n’empêche qu’après discussions, vérifications et démarchages, on réalise que ce n’est finalement plus idéal d’aller de l’avant avec l’offre proposée.

Dans tous les cas, la visibilité de l’émission agit surtout en tant que tremplin, ouvrant des portes pour faire connaître son produit à un plus grand bassin de gens. En effet, après la diffusion, Andrée-Ann et Jean-Philippe ont été surpris d’être contactés par plusieurs personnes offrant leur aide et leurs contacts, ou demandant plus d’informations sur le produit. Notamment, des vétérinaires… et même des dentistes. Lorena, quant à elle, nous a fait part de sa surprise de voir exploser leurs ventes après la diffusion. Le soir même, ils ont reçu 1500 messages et leurs stocks ont été épuisés pendant 2 jours ! La cadence a définitivement accéléré d’un coup, passant de 30 points de vente à 140 en peu de temps. C’est ça, le fameux effet dragon !

Vue pour certains comme une émission de télé-réalité, Dans l’oeil du dragon reste sans contredit une opportunité non négligeable pour les entrepreneurs de faire connaître leur projet à un plus grand nombre, en plus de vivre l’expérience d’un plateau de tournage. Connaître son projet à fond tout en sachant être spontané et réactif, bien résister au stress et surtout, ne pas se faire d’attentes au risque d’être déçu ou agréablement surpris… Qu’en pensez-vous, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Et vous, tenteriez-vous l’expérience ?

Voir les extraits de l’émission Dans l’oeil du Dragon :

• Passage d’Animora
  Passage de Combia Cold Brew 

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