22 juin 2023
4 participant·es au Forum sur la Liberté à Oslo
Les 13, 14 et 15 juin derniers, dans le cadre de son volet Engagement citoyen, LOJIQ a soutenu la participation d’Inès Sayadi, Félix Bhérer-Magnan, Hadiatou Diallo et Victoria Thân à la 15e édition du Forum pour la liberté d’Oslo (Oslo Freedom Forum — OFF), forum reconnu internationalement comme l’événement phare de conférences sur la défense de la démocratie et des droits de l’homme ayant place à Oslo en Norvège.
Le Forum d’Oslo pour la liberté (OFF), fondé par le militant des droits de l’homme Thor Halvorssen, est une série de conférences mondiales organisées par la Fondation des droits de l’homme, une organisation à but non lucratif basée à New York.
Sous le slogan « La noblesse de l’esprit humain et le pouvoir de la liberté » l’OFF a été créé en 2009 en tant qu’événement ponctuel et a eu lieu chaque année depuis lors. Le forum vise à rassembler des personnalités, notamment d’ancien·nes chef·fes d’État, des lauréat·es du prix Nobel de la paix, des prisonnier·ières d’opinion, ainsi que d’autres personnalités publiques, afin de créer un réseau et d’échanger des idées sur les droits de l’homme et la dénonciation des dictatures.
Chaque année, l’OFF amplifie les voix de dissidents courageux et expose les menaces qui pèsent sur la démocratie libérale et les questions les plus urgentes en matière de droits de l’homme.
Cette année, le forum avait pour thème « Célébrer la solidarité » et mettait de l’avant les voix d’une centaine de présentateurs.
Inès, Félix, Hadiatou et Victoria ont eu l’occasion d’assister à une multitude de panels traitant de sujets « chauds » comme, la complicité dans la traite des êtres humains (comment la corruption favorise l’esclavage moderne), la révolution en Iran, et l’éthique pratiquée par les photojournalistes qui documentent les événements afin d’informer le monde des abus de dictateurs, tandis que ces derniers accueillent les influenceurs pour donner une fausse image de l’état de leurs pays. Un autre sujet abordé était les possibilités que la monnaie numérique (le bitcoin) offre aux communautés d’activistes faisant face à des répressions monétaires de la part de leurs gouvernements.
Les participant·es ont également eu l’opportunité de prendre part à plusieurs ateliers sous les thèmes de sécurité numérique, des stratégies aidant à faire face à la peur et à l’anxiété, de la santé mentale des militant·es, des dangers de la désinformation et de liberté d’expression sur les réseaux sociaux en Afrique et au Moyen-Orient.
Une des interventions notables était sans doute celle de monsieur Luis Moreno Ocampo, avocat argentin et premier procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de 2003 à 2012. Il est également reconnu pour avoir joué un rôle majeur dans la transition démocratique de l’Argentine (1983-1991).
Un autre moment fort ne fut nul autre que la remise du Prix international Václav Havel pour la dissidence créative à ses lauréat·es :
– Pedro Xavier Molina, caricaturiste et journaliste nicaraguayen acclamé pour ses articles et dessins qui exposent la corruption et les violations des droits de l’homme du gouvernement nicaraguayen, inspirant espoir et défi à ses concitoyens
– Kakwenza Rukirabashaija, avocat et romancier ougandais en exil qui a écrit des ouvrages de protestation sociale contre la dictature ougandaise
– Mariia Loniuk, née à Kiev en Ukraine et aujourd’hui artiste indépendante le déclenchement d’une guerre à grande échelle l’a incitée à peindre la guerre. Elle se sentait obligée de crier à travers ses dessins et espérait que quelqu’un l’entendrait
– Stand Up for Ukraine, un groupe collectif qui rassemble les gens à travers le langage universel de la musique en rappelant que l’art a la capacité de transcender les frontières, de défier les idéologies oppressives et d’enflammer un esprit collectif de solidarité
– Mme Manukian, conservatrice, critique d’art et journaliste à Odessa, en Ukraine.
Le prix Havel sera remis à M. Manukian au nom du collectif d’artistes, Art Residency in Occupation, qui s’est courageusement uni en temps de guerre pour créer des dizaines d’œuvres — dessins, peintures, vidéos, photographies, extraits de journaux intimes et pièces de théâtre — qui documentent de manière créative les événements endurés par des millions d’Ukrainiens vivant sous l’invasion russe
– Remise du prix posthume — Yuriy Kerpatenko, musicien ukrainien renommé et le principal chef de l’orchestre philharmonique régional de Kherson. En octobre 2022, les troupes russes ont tué Kerpatenko chez lui à bout portant après qu’il ait refusé de diriger un concert sous l’autorité des forces d’invasion russes à Kherson, en Ukraine.
Le prix international Václav Havel pour la dissidence créative, nommé en l’honneur du dramaturge, dissident et ancien président tchèque, célèbre le pouvoir de l’art et de la créativité dans la lutte pour les droits de l’homme.
Le 15 juin, en matinée, tous·tes étaient invité·es à se joindre à un petit jogging matinal, mené par monsieur Gilbert Tuhabonye, survivant du génocide à Songa, au Burundi, devenu activiste, coureur longue distance médaillé, fondateur du Gilbert’s Gazelles et entraîneur dans ce sport. Ce jog amical s’est conclu dans un parc par une discussion sur son expérience lors et depuis le génocide. Puis, les convives ont pu prendre part à une journée d’activités au sein de la structure d’édifices SALT, qui donne vue sur la maison de l’opéra d’Oslo. Là-bas, tous·tes étaient convié·es à se détendre dans un spa, à découvrir des artistes de la scène musicale et des arts visuels, à prendre part à plusieurs ateliers, dont un, en réalité virtuelle.
Article rédigé par Helen Steiman
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