Pascale Robichaud a été ambassadrice langue et culture québécoise, en Colombie, le temps d’un stage. De février à mai, à l’Alliance française de Medellín, elle a promu le français comme clé d’une intégration réussie au Québec. Ce faisant, elle s’est donné les clés de la sécurité économique. Elle a aussi vu naître sa vocation d’entrepreneure en francisation.

À travers tes activités pédagogiques, comment as-tu fait valoir le français langue seconde comme une clé d’évolution personnelle, économique et professionnelle à des Colombiens ?
Pascale Robichaud – « J’ai parlé des similitudes entre l’espagnol et le français. À travers mes présentations PowerPoint, je leur ai parlé de la Francophonie, de la place du français dans le monde et de la place du Québec dans cette richesse. Je leur ai rappelé que ça leur ouvre des portes. Pour beaucoup, le français est difficile. Ça peut même créer de la peur et du doute chez certains. En les rassurant, je me suis rendu compte qu’ils finissaient par sortir tous les mots qu’ils connaissaient. Ça devient même de la fierté. »

Et, comme ambassadrice, de quoi parlais-tu pour faire valoir le Québec comme terre d’opportunités à une clientèle qui peut être très attirée par les États-Unis ?
P. R. – « Je leur ai présenté le Québec comme une alternative. Mais ils la connaissent déjà! Ils savent qu’il y a beaucoup de travail. Mon rôle d’ambassadrice était aussi de rassurer les personnes sélectionnées par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’intégration – MIFI. Certaines, quoique très motivées, peuvent avoir des interrogations quant à leur projet d’immigration.
Alors, je suis devenue leur lien avec le Québec, leur repère. Par exemple, j’ai créé un groupe WhatsApp où je partageais des informations et plein de belles choses sur le Québec. Ça aide à maintenir la motivation, à créer une communauté entre des personnes qui proviennent de différents endroits en Colombie. Et plusieurs Colombiens sélectionnés par le MIFI iront travailler aux mêmes endroits lorsqu’ils arriveront au Québec, que ce soit dans les entreprises ou dans le système de santé. »

En participant au stage langue et culture québécoise à l’Alliance française de Medellín, tu souhaitais améliorer ton avenir professionnel. Comment évolue ta situation professionnelle et économique depuis ce stage à l’Alliance française ?
P. R. – « Ce stage m’a permis de confirmer qu’enseigner le français langue seconde en mobilité est vraiment ma passion. Je suis une bonne enseignante. Travailler dans un autre cadre m’a permis d’être plus créative et de devenir une enseignante plus complète, je pense. En plus, ça m’a permis d’améliorer mon niveau d’espagnol.
Actuellement, j’ai un contrat d’enseignement en français langue seconde qui me permet de gagner un bon salaire à Montréal. Maintenant, avec mon projet d’entreprise, je veux faire de la francisation mobile dans diverses régions du Québec, où il y a de grands besoins. Ce stage m’a motivée à travailler sur ce qui me passionne vraiment : enseigner le français à des immigrants. Il m’a permis de préciser comment je veux le faire : enseigner le français en mobilité et pour mon entreprise. Donc, je veux offrir des cours dans les entreprises, pour les travailleurs étrangers et les travailleurs temporaires.
En combinant mon travail d’enseignante de français langue seconde et mon projet d’entreprise en francisation mobile, j’ai trouvé ma place. »

Propos recueillis par Nadège Célestin

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