LOJIQ, en collaboration avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), a soutenu la participation d’Eliot Bergeron à un stage étudiant à titre d’assistant de projets dans un centre francophone à l’Universidad Bernardo O’Higgins à Santiago au Chili. Ce stage s’est déroulé du 29 avril au 09 septembre 2024.

Peux-tu nous parler du projet auquel tu as participé avec LOJIQ ?

Eliot Bergeron – « Cet été, j’ai eu l’occasion d’entreprendre un stage à Santiago au Chili, en tant qu’Assistant de projets au sein de l’Agence universitaire de la Francophonie. Dans le cadre de mon stage, j’ai travaillé à moitié avec la Direction régionale des Amériques de l’AUF, soit en réseautant avec des universités d’Amérique latine, en travaillant sur la planification de projets multilatéraux dans la région et en gérant les contacts officiels avec le réseau de l’AUF au Chili. À travers ce travail, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes représentant plusieurs universités au Chili et j’ai été exposé à des perspectives très intéressantes et différentes de l’éducation postsecondaire. J’ai vécu un des moments marquants de mon séjour lorsque j’étais un des 5 invités spéciaux à une journée organisée par l’Université O’Higgins, célébrant son ouverture envers le français. J’ai pu rencontrer les directions de chaque faculté et même pu avoir une conversation intéressante sur le colonialisme avec la rectrice.

J’ai passé l’autre moitié de mon temps à travailler avec le Centre d’employabilité francophone de l’Université Bernardo O’Higgins, soit en aidant avec le café frañol et autres initiatives de valorisation de la francophonie, ainsi qu’en organisant des conférences ou événements et en animant des activités ou ateliers reliés à l’employabilité. J’ai d’ailleurs pu créer et offrir une formation sur la conception d’un profil LinkedIn et son utilisation dans le monde professionnel. En plus, notre bureau a été invité à maintes reprises à prendre part à des événements reliés à la francophonie au Chili, souvent avec des ambassades ou autres organisations reconnues. Donc, j’ai pu rencontrer divers acteurs de la francophonie, provenant de multiples domaines, non seulement du monde politique. »

Peux-tu nous parler un peu de pourquoi tu as voulu y participer et qu’est ce qui a contribué au fait que tu fasses appel à notre organisme ?

E.B. – « Le premier aspect de l’offre de stage qui a capté mon attention était le lieu. Depuis mon enfance, je rêvais de pouvoir vivre un été dans un pays étranger. Puis, ayant toujours adoré l’espagnol, j’étais encore plus attiré par l’occasion de vivre et de travailler dans un pays hispanophone. Vu que mon père travaille dans le milieu universitaire et mes deux parents s’imbibent de francophonie autant au niveau personnel que professionnel, l’Agence universitaire de la Francophonie et son travail dans la francophonie universitaire ne m’étaient pas entièrement inconnus. Alors, ce stage, qui me proposait de travailler dans le milieu universitaire, dans un contexte à la fois francophone et hispanophone, en m’impliquant auprès de jeunes, m’a immédiatement semblé l’occasion parfaite pour moi.

Alors que je me disais, personne ne va vouloir d’un jeune de 19 ans qui n’a pas terminé ses études, encore moins d’un jeune qui n’étudie pas un domaine relié au stage à effectuer. En plus, à cause de ma session universitaire, je ne pouvais pas non plus effectuer le stage dans les dates exactes initialement indiquées. Malgré toutes ces incertitudes, j’ai senti instinctivement que je devrais quand même postuler. C’est ce que j’ai fait puis, heureusement, un peu plus d’un mois plus tard, j’étais déjà en route vers le Chili.

Ce que j’ai appris, c’est que le profil professionnel et académique n’est qu’une partie d’une candidature. Montrer une ouverture au monde et un désir de profiter d’une expérience à l’étranger en soi rend la candidature beaucoup plus attrayante. Alors, tentez votre chance, surtout pour l’occasion qui reste dans vos pensées !!! Je peux vous assurer que les doutes seront incomparables à la belle expérience que vous vous apprêtez à vivre. Emmenez votre enthousiasme et vous serez capable de vous adapter à l’environnement très rapidement et d’en profiter dès votre arrivée.

Je suis très reconnaissant envers LOJIQ et envers l’AUF d’avoir été flexibles et de véritablement promouvoir un engagement pour un jeune comme moi. C’est très rare qu’une organisation crée ce genre d’espace pour les jeunes, encore plus pour les personnes qui n’ont pas encore terminé leurs études. Lorsque ces occasions existent, elles sont très souvent bénévoles et par ce fait même inaccessible pour la majorité de personnes étudiantes. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à faire appel à LOJIQ. »

Qu’avais-tu en tête avant d’arriver à Santiago au Chili et avant le début de ton stage ?

E.B. – « J’ai essayé de me faire le moins d’attentes possible avant mon arrivée à Santiago, pour pouvoir profiter de mon séjour au maximum. Ce que je savais, c’était que mon expérience serait une manière de tester mon indépendance. Je me rappelle de comment je me suis senti lorsque j’ai déménagé, seul, à Montréal pour aller à l’université. Je me rappelle aussi de la première semaine que j’ai passé seul dans mon premier appartement, un an plus tard. Même après ces étapes majeures, je n’avais jamais vécu un déménagement à l’autre bout de la planète, dans une ville où je ne connaissais personne et où je n’aurais pas l’accès facile à ma langue maternelle pour résoudre des problèmes. Malgré ce grand changement qui m’attendait, je demeurais extrêmement enthousiaste à l’idée de sortir de ma zone de confort en me prouvant que je peux prospérer dans un nouvel environnement.

J’entrevoyais aussi l’adaptation à vivre dans une nouvelle langue, dans une nouvelle culture et avec des coutumes différentes de celles du Canada, mais j’avais de la difficulté à définir ce que cela représenterait. Je voulais apprendre comment on vit au Chili, mais je ne pouvais pas le savoir avant d’arriver. J’ai effectivement eu droit à un dépaysement total, mais celui-ci ne fut pas désorientant. Au contraire, il m’a aidé à me centrer, apprendre à me connaître, puis à découvrir et apprécier une culture différente de la mienne. »

Peux-tu nous parler un peu de ce que tu as vécu durant cette expérience ?

E.B. – « J’ai rencontré des personnes incroyables lors de mon séjour, que je compte maintenant parmi mes amis. J’ai également eu l’occasion de voyager à l’intérieur du Chili, mais aussi en Argentine et au Pérou. Que ce soit en visitant le désert de l’Atacama (incroyable !), en montant le Machu Picchu, ou tout simplement en observant le paysage d’arrière-plan de Santiago avec la cordillère des Andes, j’ai eu le droit à un dépaysement quotidien. Tout ce que j’ai vécu, voyages ou vie à Santiago, formait un contraste fort avec ce que je peux trouver au Canada et ce que j’avais précédemment vécu. J’ai notamment découvert une vision différente de la vie professionnelle et familiale, à travers les maintes discussions avec mes collègues chiliens et avec des jeunes du milieu universitaire. J’ai aussi, bien sûr, pu profiter de la culture chilienne. Mon coup de cœur c’est le pebre et les sopaipillas. »

Quel a été le moment le plus marquant de ton séjour ?

E.B. – « Quand je repense à tout ce que j’ai vécu, le plus marquant a été le temps que j’ai passé à la découverte, que ce soit lors de voyages ou en rencontrant des personnes. Un de ces moments est la toute première excursion que j’ai faite. Ma responsable de stage, Soledad, m’avait proposé d’aller visiter les montagnes de la cordillère des Andes. Nous nous sommes aventurés, à deux heures de Santiago, dans ce paysage typique chilien.

La balade d’une journée était remplie de conversations politiques, de discussions de la vie au Chili, et des souvenirs de la dictature de Pinochet et des anciens gouvernements. C’était une de mes premières impressions du Chili et une des premières occasions de discuter en détail avec ma responsable, qui est toujours capable de m’apprendre quelque chose, me faire réfléchir, ou me raconter une histoire qu’elle a vécue.

En même temps, j’étais ébloui par les montagnes colorées et spectaculaires, sur lesquelles on pouvait observer le changement d’un sol terreux à un sommet enneigé, plus haut que les nuages. C’était le moment qui m’a vraiment fait reconnaître le beau séjour qui débutait et la quantité énorme d’apprentissages qui m’attendaient. »

Cette expérience va-t-elle affecter ton parcours personnel et de carrière et quelles retombées peux-tu envisager de ta participation à cette expérience de mobilité étudiante ?

E.B. – « Cette expérience va certainement avoir énormément affecté mon développement autant au niveau personnel que professionnel. L’immersion que j’ai vécue a changé ma façon de voir le monde et mon interaction avec mon entourage. J’ai eu un deuxième coup de foudre pour l’espagnol et pour les milieux multiculturels. Par cela, je crois aussi avoir solidifié mon ouverture au monde et mon désir de trouver des occasions professionnelles qui me donnent aussi accès à ces espaces multiculturels et multilinguistiques. Je me compte extrêmement chanceux de vivre à Montréal et d’avoir accès à une diaspora culturelle importante, puis je suis certain que ma relation personnelle avec ma propre communauté aura elle aussi évolué. »

As-tu pu créer des liens importants pour le futur ?

E.B. – « Certainement ! Toutes les personnes que j’ai rencontrées au Chili, des contacts professionnels aux ami·es que je me suis faits, vont m’avoir impacté. Même si je ne les reverrai pas toutes, je garderai avec moi les beaux moments que j’ai vécus et tout ce qu’elles m’ont appris.

Je me suis immédiatement bien entendu avec mon équipe de travail et les collègues que j’ai rencontrés à Santiago. Du début à la fin, je me suis bien senti avec mes collègues, qui ont rendu le séjour sympathique, accueillant, et divertissant autant au bureau qu’en-dehors du travail. Ce sont des personnes avec qui je veux garder contact et que je reverrai au courant de ma vie. Merci à toutes ces personnes qui ont aidé à faire de ce stage une belle expérience pour moi.

Un autre lien que je suis certain de garder est la première responsable de stage, Soledad, une charmante femme chilienne qui a toujours des histoires à raconter et une des personnes les plus chaleureuses que j’ai connues. Elle m’a énormément appris, par les histoires riches qu’elle m’a racontées de sa vie, par la passion politique qu’elle m’a partagée, ainsi que par son optimisme et son amour de la vie.

Toutes ces personnes auront changé ma façon de voir le monde à jamais et je les garderai toujours dans mon cœur. Un été et des rencontres dont je me souviendrai toujours. »

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